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Belgique – Budget fédéral 2025 : les nouvelles règles fiscales qui concernent entrepreneurs et investisseurs

10 décembre 2025 | 5 min de temps de lecture

L’accord budgétaire du 24 novembre 2025 marque un tournant dans la politique fiscale fédérale. Le gouvernement De Wever entend, d’une part, renforcer l’incitation à travailler et à entreprendre et, d’autre part, faire davantage contribuer les revenus du capital. Cette orientation concernera tant les entrepreneurs individuels que les sociétés et les investisseurs privés.

Même si les textes de loi doivent encore être finalisés et votés, les grandes lignes sont claires. Il est donc pertinent d’anticiper dès aujourd’hui l’impact de ces décisions sur vos choix d’investissements, votre stratégie patrimoniale et la manière dont vous tirez de l’argent de votre société.

 

1. Taxation des plus-values financières : nouveau cadre dès le 1er janvier 2026

La nouveauté la plus importante est l’instauration d’un impôt sur les plus-values réalisées par les personnes physiques sur leurs actifs financiers privés (actions, obligations, fonds/ETF, trackers, cryptomonnaies, etc.), lorsqu’ils ne sont pas détenus dans un cadre professionnel. Le gouvernement parle d’une « contribution de solidarité » qui devrait s’appliquer dès le 1er janvier 2026.

En quoi consiste cette mesure ?

Les projets de loi et notes politiques repris dans l’accord prévoient :

Régime spécifique pour une « participation significative »

Un système distinct est prévu pour les personnes qui détiennent au moins 20 % d’une société. Il prévoit une exonération importante au départ, puis une taxation progressive au-delà d’un seuil plus élevé. Cette logique vise surtout les chefs d’entreprise et les familles actionnaires qui vendront un jour une participation importante.

À quoi faut-il s’attendre ?

 

2. Taxe sur les comptes-titres : hausse notable et règles plus sévères

L’accord budgétaire annonce un relèvement de la taxe sur les comptes-titres. Pour les comptes dont la valeur moyenne dépasse 1 000 000 €, le taux passerait à 0,30 %.

Le gouvernement veut aussi renforcer la lutte contre l’évasion fiscale, via :

Conséquence directe

Dès 2026, les détenteurs d’un important portefeuille privé pourraient être imposés à deux niveaux :

Cela rend la planification (structuration, répartition, timing) plus pertinente qu’une gestion purement passive.

 

3. Sorties d’argent de la société : plus de complexité, mais aussi plus de latitude

Autre chantier majeur : l’ajustement des mécanismes traditionnels de rémunération et de distribution des bénéfices. L’accord entend soutenir les PME, tout en évitant que les bénéfices soient trop facilement transférés vers la sphère privée.

VVPRbis : maintien, mais prélèvement plus élevé

Le régime VVPRbis reste accessible aux petites sociétés. En revanche, le précompte mobilier augmenterait de 3 % à partir de 2026. Les dividendes VVPRbis seraient donc taxés à 18 %, contre 15 % actuellement.

Réserve de liquidation : même principe, nouveau tempo

La réserve de liquidation reste en place, mais ses paramètres changent :

Pourquoi ce point est central

Une réserve plus rapidement disponible donne plus de flexibilité au dirigeant, notamment pour :

En résumé : le mix optimal entre salaire, dividendes VVPRbis et réserve de liquidation devra être recalculé en fonction de la situation individuelle, de la trésorerie et des projets de chacun.

 

4. Impôt des sociétés : soutien aux PME, mais seuil d’entrée relevé

Taux réduit maintenu, mais conditions renforcées

Le taux réduit de l’impôt des sociétés pour PME reste d’application, mais les conditions d’accès deviennent plus strictes, surtout en ce qui concerne la rémunération des dirigeants :

Un dirigeant qui se paie trop peu ou trop via avantages forfaitaires risque de perdre le taux réduit et de passer au taux ordinaire.

RDT : resserrement attendu

La déduction RDT évoluerait vers un régime d’exonération assorti de garanties plus strictes :

Une rémunération minimale devrait aussi être respectée ici : en cas de non-respect, le précompte mobilier retenu sur revenus issus de fonds RDT ne serait plus imputable.

Investissements : coup de pouce ciblé

Pour les PME, les majorations sur les déductions d’investissement thématiques seraient élargies et harmonisées, avec une possibilité illimitée de report si l’avantage n’est pas utilisé immédiatement.

Hybrides : sortie confirmée

La déductibilité des véhicules hybrides continue de diminuer selon la trajectoire prévue. À partir de 2026, seuls les véhicules électriques resteront fiscalement déductibles, à l’exception des voitures achetées ou commandées avant le 30 juin 2023.

 

5. IPP et indépendants : davantage d’incitants au travail

Le gouvernement vise une fiscalité plus favorable au travail et à l’entrepreneuriat, avec une simplification de l’impôt des personnes physiques.

Deux mesures concrètes sont annoncées pour les indépendants :

Une réflexion se poursuit en parallèle sur la constitution de pension et l’harmonisation des règles entre PCLI, EIP, CPTI et la règle des 80 %.

Effet attendu

Les indépendants, notamment les débutants et les professions libérales, disposeront de plus de souplesse de trésorerie. Les versements anticipés seront simplifiés. Pour les dirigeants, cela ouvre aussi des pistes pour rééquilibrer rémunération et dividendes.

 

6. TVA : stabilité globale, mais corrections sectorielles

L’accord ne prévoit pas de hausse généralisée de la TVA, mais des ajustements ciblés par secteur, avec une attention particulière pour l’immobilier et la transition énergétique.

La politique en matière de démolition-reconstruction et d’investissements énergétiques continue de favoriser :

Inversement, certaines harmonisations conduiront à des hausses : plusieurs services passeraient de 6 % à 12 %, dont l’hébergement (hôtels, campings), les plats à emporter, les boissons non alcoolisées et certains loisirs.

Impact pour les entreprises

La planification TVA prend encore plus d’importance : le calendrier des travaux et une tarification adaptée peuvent fortement influencer le coût final.

 

7. Taxes complémentaires

L’accord introduit ou renforce aussi d’autres prélèvements, moins visibles, mais non négligeables :

 

8. Contexte économique plus large : emploi et dépenses sociales

Enfin, des décisions budgétaires plus larges influenceront aussi le climat entrepreneurial :

Ces mesures auront un impact indirect sur :

N’hésitez pas à nous contacter s’il vous reste des questions. Nous sommes à votre disposition pour analyser votre situation et vous aider à prendre la décision la plus avantageuse pour votre entreprise.

Notre expert NEOVIAQ à vos côtés

Stephan Kerff

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